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[Dossier #33] Je suis élève-ingénieur et entrepreneur : rencontre avec Camille Beaumian

L’épisode 7 du podcast « Les Conversations de Bordeaux INP », donne la parole à Camille Beaumian, élève-ingénieur en 2ème année à l’ENSC - Bordeaux INP, qui a également le statut national étudiant-entrepreneur. Il nous raconte son projet, son quotidien au sein de Sit’Innov - l’incubateur étudiant de Bordeaux INP, et la manière dont il concilie ses études et ses engagements en tant qu’entrepreneur. 

Un incubateur est une structure qui aide et qui accompagne à la création d’entreprise. Sit’innov est l’incubateur étudiant de Bordeaux INP. 

Découvrir l’entrepreneuriat à Bordeaux INP

Comment ton expérience à Sit’Innov s’inscrit-elle dans ta formation d’ingénieur ?

Mon expérience est un peu particulière car j’avais amorcé mon projet d’entreprise avant d’intégrer l’incubateur, ce qui n’est pas le cas de tous les élèves-ingénieurs présents à Sit’Innov. C’est lorsque j’ai ressenti le besoin de pouvoir concilier mes études avec mes activités en tant qu’entrepreneur que j’ai décidé de rejoindre Sit’Innov et ainsi demander le statut national étudiant-entrepreneur. 

En savoir plus sur le statut national étudiant-entrepreneur 

 

Comment as-tu intégré l’incubateur ? 

J’en ai parlé avec Lisa Mauger, qui  travaille au sein de l’incubateur, ce qui m’a permis de voir ce qui était demandé et comment il fonctionne. Nous avons un formulaire à remplir et déjà cette étape là m’a permis de cadrer mon projet et de le présenter de manière formelle. 

Comment intégrer l’incubateur Sit’Innov ?

 

De quel accompagnement bénéficies-tu en intégrant Sit’Innov ? 

Je bénéficie d’un accompagnement complet. Nous avons des formations mensuelles sur différentes thématiques liées à l’entrepreneuriat (le management, la conduite de projet, l’étude de marché, la méthode pour construire un business plan, etc.). Ensuite, en parallèle de ces ateliers, nous construisons progressivement notre projet et notre business plan. En fin de parcours nous avons une soutenance devant des professionnels qui a pour objectif de valider notre business plan. 

Consulter le flyer de l’incubateur Sit’Innov

Découvrir l'interview d'Eric Astien, chargé de mission Entrepreneuriat pour Bordeaux INP et Lisa Mauger, chargée de support entrepreneuriat pour Sit’Innov.

 

Est-ce que tu peux nous présenter ton projet ? 

C’est un projet qui s’intitule Cognitive Engines et qui porte sur la création d’une Intelligence Artificielle (IA) appliquée aux jeux vidéos

L’idée de l’IA est de créer un programme informatique, qui va s’adapter au court du temps et qui pourra s’adapter sous forme dynamique. Nous appliquons cette IA aux jeux vidéo car il y a beaucoup de studios de jeux vidéos, notamment indépendants, qui voudraient intégrer de l’IA mais qui n’ont pas les ressources pour.

Un outil pratique, rapide, qui permettrait d’intégrer de l’IA aux jeux vidéos - et aux personnages non-joueurs, c’est quelque chose qui est en demande et ce que l’on propose aujourd’hui. 

 

Comment as-tu entendu parler du statut national étudiant-entrepreneur ? 

J’ai entendu parler pour la première fois du statut lors de ma 1ère année à l’ENSC - Bordeaux INP. Eric Astien (NDLR : chargé de mission Entrepreneuriat pour Bordeaux INP) nous avait alors présenté l’incubateur ainsi que le statut national étudiant-entrepreneur. 

Lorsque j’ai rencontré mon collaborateur, qui est ingénieur diplômé de l’ENSEIRB-MATMECA-Bordeaux INP, nous avons commencé à développer notre projet et je me suis tourné vers Sit’Innov. C’est ensuite Lisa Mauger, chargée de support entrepreneuriat pour Sit’Innov, qui m’a aiguillé vers le statut et accompagné dans ma demande. Elle m’a été d’une grande aide car c’est un dossier qui exige une certaine préparation, afin de présenter au mieux son projet. Dans notre cas il fallait aussi être en mesure d’expliquer comment ce projet s’inscrit au niveau de la région et plus particulièrement son positionnement en tant qu’innovation technologique.

 

Est-ce qu’il y a des engagements à respecter en tant qu’étudiant-entrepreneur ? 

J’ai demandé une validation d’UE (Unité d’Enseignement) au niveau de l’établissement afin que mon temps dédié à l’incubateur compte dans les crédits de ma formation d’ingénieur. 

Le business plan que je constitue en parallèle des formations à Sit’Innov fera l’objet d’une note. Ce n’est pas obligatoire mais c’est une demande que nous pouvons faire à l’administration. Si nous souhaitons valider ces crédits nous avons également des créneaux horaires à respecter afin que ce temps s’inscrive dans notre emploi du temps d’élève-ingénieur, au même titre qu’un cours. 

Ce statut m’a réellement permis de concilier mes études et mes engagements en tant qu’entrepreneur. Sans ça je n’aurais pas pu faire une demande validation d’UE par exemple. 

 

Qu’est-ce qui t’as donné le goût d’entreprendre ? 

Je pense avoir été influencé par mes parents, qui ont un ancrage dans l’entrepreneuriat. Mais au départ, ce qui m’a attiré c’est la liberté que ça apporte. Celle de pouvoir être sur un projet que l’on choisit et de ne pas forcément être dans cette machine que peut être le salariat et avec laquelle j’avais un peu de mal. 

Le second niveau qui m’a plu c’est celui de monter un projet, de le construire et les avantages que cela avait d’être entrepreneur. Faire mûrir un projet, le transmettre, mener une équipe et créer une culture d’entreprise, c’est aussi ça qui m’a attiré. 

Enfin dans un dernier niveau, ce qui me touche c’est l’impact que l’on peut avoir. Cet éco-système, que l’on construit autour du projet va avoir un impact, notamment sur d’autres acteurs de notre domaine. Dans le cas de l’IA, qui est un sujet parfois flou, il y a ce besoin d’échanger, d’expliquer, de transmettre… Il y a une forme de pédagogie et de sensibilisation qui est vraiment intéressante. Lorsque nous sommes entrepreneur il y a une vraie aventure humaine et sociale. 

 

Comment se déroule votre projet ?

Le projet se déroule bien ! Nous sommes au moment charnière où nous faisons notre MVP (NDLR : Minimum Valuable Product), qui est la toute première version de ce que nous allons vendre.C’est un moment important puisque c’est la première phase où nous serons visible sur le marché. Nous sommes en partenariat avec Ratel, un studio de jeux vidéos, pour constituer ce premier produit que nous espérons pouvoir commercialiser en septembre 2020. 

Nous venons également de recevoir une aide de la Région (Prototypes numériques) qui va beaucoup nous aider dans le développement du projet.

J’ai un conseil pour les élèves-ingénieurs qui jonglent entre les études et leur projet : il faut déjà se mettre réellement dans la peau d’un entrepreneur, de manière flexible. La technique s’appelle le Lean Management, c’est une méthode de travail mais aussi une méthode de conduite à la fois de projet et d’équipe. On parlait de l’aventure humaine tout à l’heure, être étudiant-entrepreneur nous n’avons pas forcément l’habitude de conduire une dizaine de personnes par exemple et l’on peut vite se perdre sur les différentes techniques de management. Je parle du Lean Management car c’est une technique que je trouve riche et qu’elle permet d’adapter réellement à sa personnalité le type de management que l’on veut faire, notre projet, avec le type de personne que l’on a en face, que l’on doit encadrer. 

 

Est-ce que tu as des conseils à donner aux aspirants entrepreneurs ? 

Ne pas hésiter ! La première étape, avant même d’en parler autour de soi, c’est d’écrire votre idée sur le papier. Écrire c’est faire exister les choses et les pensées, c’est réellement un travail que je conseille. Vous pouvez par la suite faire un tableau plus complet pour détailler votre projet : pourquoi est-ce que je fais ce projet ? Quel est le besoin auquel je réponds ? 

Ce point est très important pour moi. En tant que cogniticien et aussi en tant qu’entrepreneur, il me paraît essentiel de créer sous le prisme de l’usage avant tout : à qui je m’adresse ? Vous n’aurez peut-être pas la réponse immédiatement et c’est quelque chose qui évolue bien entendu dans le temps. Je conseillerais ensuite de ne pas hésiter à être curieux, à poser des questions. Il y a peut-être des gens autour de vous qui partagent cette envie viscérale, cette passion d’entreprendre et qui pourront vous conseiller. 

Si il y a ce premier signe, cette envie de recherche, de quelque chose différent et d’explorer, de créer… Il faut l’écouter, l’écrire et en parler. Quand vous aurez défini un peu mieux votre idée, vous pouvez commencer à chercher des accompagnements et petit à petit rentrer dans la dynamique. Il faut oser, c’est important. J’ai une phrase de Reid Hoffman, créateur de LinkedIn, qui disait : « Il ne faut jamais s’arrêter de commencer », et je trouve que c’est un très beau conseil.

 

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